1.1 -Paroles de l'Ecclésiaste, fils
de David, roi de Jérusalem.
1.2 Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est
vanité.
1.3 Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne
sous le soleil?
1.4 Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste
toujours.
1.5 Le soleil se lève, le soleil se couche; il soupire après le lieu
d'où il se lève de nouveau.
1.6 Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord; puis il tourne
encore, et reprend les mêmes circuits.
1.7 Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; ils
continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent.
1.8 Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire; l'oeil
ne se rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre.
1.9 Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui
se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
1.10 S'il est une chose dont on dise: Vois ceci, c'est nouveau! cette
chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés.
1.11 On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera
dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus
tard.
1.12 Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi d'Israël à Jérusalem.
1.13 J'ai appliqué mon coeur à rechercher et à sonder par la sagesse
tout ce qui se fait sous les cieux: c'est là une occupation pénible, à
laquelle Dieu soumet les fils de l'homme.
1.14 J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est
vanité et poursuite du vent.
1.15 Ce qui est courbé ne peut se redresser, et ce qui manque ne peut
être compté.
1.16 J'ai dit en mon coeur: Voici, j'ai grandi et surpassé en sagesse
tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon coeur a vu
beaucoup de sagesse et de science.
1.17 J'ai appliqué mon coeur à connaître la sagesse, et à connaître la
sottise et la folie; j'ai compris que cela aussi c'est la poursuite du
vent.
1.18 Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui
qui augmente sa science augmente sa douleur.
1.1 Les paroles du Prédicateur,
fils de David, roi à Jérusalem.
1.2 Vanité des vanités, dit le Prédicateur ; vanité des vanités ! Tout
est vanité.
1.3 Quel profit a l’homme de tout son labeur dont il se tourmente sous
le soleil ?
1.4 Une génération s’en va, et une génération vient ; et la terre
subsiste toujours.
1.5 Et le soleil se lève, et le soleil se couche, et il se hâte vers
son lieu où il se lève,
1.6 Le vent va vers le midi, et il tourne vers le nord ; il tourne et
retourne ; et le vent revient sur ses circuits.
1.7 Toutes les rivières vont vers la mer, et la mer n’est pas remplie ;
au lieu où les rivières allaient, là elles vont de nouveau.
1.8 Toutes choses travaillent, l’homme ne peut le dire ; l’oeil ne se
rassasie pas de voir, et l’oreille ne se satisfait pas d’entendre.
1.9 Ce qui a été, c’est ce qui sera ; et ce qui a été fait, c’est ce
qui se fera ; et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
1.10 Y a-t-il une chose dont on puisse dire : Regarde ceci, c’est
nouveau ? - Elle a été déjà, dans les siècles qui furent avant nous.
1.11 Il n’y a pas de souvenir des choses qui ont précédé ; et de même,
de celles qui seront après, il n’y en aura pas de souvenir chez ceux
qui vivront plus tard.
1.12 Moi, le prédicateur, j’ai été roi sur Israël à Jérusalem,
1.13 et j’ai appliqué mon coeur à rechercher et à explorer par la
sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c’est une occupation
ingrate que Dieu a donnée aux fils des hommes afin qu’ils s’y
fatiguent.
1.14 J’ai vu tous les travaux qui se font sous le soleil ; et voici,
tout est vanité et poursuite du vent.
1.15 Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut
être compté.
1.16 J’ai parlé en mon coeur, disant : Voici, je suis devenu grand et
j’ai acquis de la sagesse plus que tous ceux qui ont été avant moi sur
Jérusalem, et mon coeur a vu beaucoup de sagesse et de connaissance ;
1.17 et j’ai appliqué mon coeur à la connaissance de la sagesse et à la
connaissance des choses déraisonnables et de la folie. J’ai connu que
cela aussi, c’est la poursuite du vent.
1.18 Car à beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin ; et qui augmente
la connaissance, augmente la douleur.
2.1 -J'ai dit en mon coeur: Allons!
je t'éprouverai par la joie, et tu
goûteras le bonheur. Et voici, c'est encore là une vanité.
2.2 J'ai dit du rire: Insensé! et de la joie: À quoi sert-elle?
2.3 Je résolus en mon coeur de livrer ma chair au vin, tandis que mon
coeur me conduirait avec sagesse, et de m'attacher à la folie jusqu'à
ce que je visse ce qu'il est bon pour les fils de l'homme de faire sous
les cieux pendant le nombre des jours de leur vie.
2.4 J'exécutai de grands ouvrages: je me bâtis des maisons; je me
plantai des vignes;
2.5 je me fis des jardins et des vergers, et j'y plantai des arbres à
fruit de toute espèce;
2.6 je me créai des étangs, pour arroser la forêt où croissaient les
arbres.
2.7 J'achetai des serviteurs et des servantes, et j'eus leurs enfants
nés dans la maison; je possédai des troupeaux de boeufs et de brebis,
plus que tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem.
2.8 Je m'amassai de l'argent et de l'or, et les richesses des rois et
des provinces. Je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et les
délices des fils de l'homme, des femmes en grand nombre.
2.9 Je devins grand, plus grand que tous ceux qui étaient avant moi
dans Jérusalem. Et même ma sagesse demeura avec moi.
2.10 Tout ce que mes yeux avaient désiré, je ne les en ai point privés;
je n'ai refusé à mon coeur aucune joie; car mon coeur prenait plaisir à
tout mon travail, et c'est la part qui m'en est revenue.
2.11 Puis, j'ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient
faits, et la peine que j'avais prise à les exécuter; et voici, tout est
vanité et poursuite du vent, et il n'y a aucun avantage à tirer de ce
qu'on fait sous le soleil.
2.12 Alors j'ai tourné mes regards vers la sagesse, et vers la sottise
et la folie. -Car que fera l'homme qui succédera au roi? Ce qu'on a
déjà fait.
2.13 Et j'ai vu que la sagesse a de l'avantage sur la folie, comme
la lumière a de l'avantage sur les ténèbres;
2.14 le sage a ses yeux à la tête, et l'insensé marche dans les
ténèbres. Mais j'ai reconnu aussi qu'ils ont l'un et l'autre un même
sort.
2.15 Et j'ai dit en mon coeur: J'aurai le même sort que l'insensé;
pourquoi donc ai-je été plus sage? Et j'ai dit en mon coeur que c'est
encore là une vanité.
2.16 Car la mémoire du sage n'est pas plus éternelle que celle de
l'insensé, puisque déjà les jours qui suivent, tout est oublié. Eh
quoi! le sage meurt aussi bien que l'insensé!
2.17 Et j'ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil m'a déplu,
car tout est vanité et poursuite du vent.
2.18 J'ai haï tout le travail que j'ai fait sous le soleil, et dont je
dois laisser la jouissance à l'homme qui me succédera.
2.19 Et qui sait s'il sera sage ou insensé? Cependant il sera maître de
tout mon travail, de tout le fruit de ma sagesse sous le soleil. C'est
encore là une vanité.
2.20 Et j'en suis venu à livrer mon coeur au désespoir, à cause de tout
le travail que j'ai fait sous le soleil.
2.21 Car tel homme a travaillé avec sagesse et science et avec succès,
et il laisse le produit de son travail à un homme qui ne s'en est point
occupé. C'est encore là une vanité et un grand mal.
2.22 Que revient-il, en effet, à l'homme de tout son travail et de la
préoccupation de son coeur, objet de ses fatigues sous le soleil?
2.23 Tous ses jours ne sont que douleur, et son partage n'est que
chagrin; même la nuit son coeur ne repose pas. C'est encore là une
vanité.
2.24 Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à
faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail; mais j'ai
vu que cela aussi vient de la main de Dieu.
2.25 Qui, en effet, peut manger et jouir, si ce n'est moi?
2.26 Car il donne à l'homme qui lui est agréable la sagesse, la science
et la joie; mais il donne au pécheur le soin de recueillir et
d'amasser, afin de donner à celui qui est agréable à Dieu. C'est encore
là une vanité et la poursuite du vent.
2.1 J’ai dit en mon coeur : Allons
! je t’éprouverai par la joie :
jouis donc du bien-être. Et voici, cela aussi est vanité.
2.2 J’ai dit au rire : [Tu es] déraison ; et à la joie : Que fait-elle
?
2.3 J’ai recherché en mon coeur de traiter ma chair avec du vin, tout
en conduisant mon coeur par la sagesse, et de saisir la folie, jusqu’à
ce que je visse quel serait, pour les fils des hommes, ce bien qu’ils
feraient sous les cieux tous les jours de leur vie.
2.4 J’ai fait de grandes choses : je me suis bâti des maisons, je me
suis planté des vignes ;
2.5 je me suis fait des jardins et des parcs, et j’y ai planté des
arbres à fruit de toute espèce ;
2.6 je me suis fait des réservoirs d’eau pour en arroser la forêt où
poussent les arbres.
2.7 J’ai acquis des serviteurs et des servantes, et j’en ai eu qui sont
nés dans ma maison ; j’ai eu aussi des troupeaux de gros et de menu
bétail, en grand nombre, plus que tous ceux qui ont été avant moi à
Jérusalem.
2.8 Je me suis aussi amassé de l’argent et de l’or, et les trésors des
rois et des provinces ; je me suis procuré des chanteurs et des
chanteuses, et les délices des fils des hommes, une femme et des
concubines.
2.9 Et je suis devenu grand et je me suis accru plus que tous ceux qui
ont été avant moi à Jérusalem ; et pourtant ma sagesse est demeurée
avec moi.
2.10 Et quoi que mes yeux aient désiré, je ne les en ai point privés ;
je n’ai refusé à mon coeur aucune joie, car mon coeur s’est réjoui de
tout mon travail, et c’est là la part que j’ai eue de tout mon travail.
2.11 Et je me suis tourné vers toutes les oeuvres que mes mains avaient
faites, et vers tout le travail dont je m’étais travaillé pour [les]
faire ; et voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n’y en
avait aucun profit
sous le soleil.
2.12 Et je me suis tourné pour voir la sagesse, et les choses
déraisonnables et la folie ; car que fera l’homme qui viendra après le
roi ? - ce qui a été déjà fait.
2.13 Et j’ai vu que la sagesse a un avantage sur la folie, comme la
lumière a un avantage sur les ténèbres.
2.14 Le sage a ses yeux à sa tête, et le fou marche dans les ténèbres ;
mais j’ai connu, moi aussi, qu’un même sort les atteint tous.
2.15 Et j’ai dit en mon coeur : Le sort du fou m’atteint, moi aussi ;
et pourquoi alors ai-je été si sage ? Et j’ai dit en mon coeur que cela
aussi est vanité.
2.16 Car jamais on ne se souviendra du sage, non plus que du fou,
puisque déjà dans les jours qui viennent tout est oublié. Et comment le
sage meurt-il comme le fou ?
2.17 Et j’ai haï la vie, parce que l’oeuvre qui se fait sous le soleil
m’a été à charge, car tout est vanité et poursuite du vent.
2.18 Et j’ai haï tout le travail auquel j’ai travaillé sous le soleil,
parce que je dois le laisser à l’homme qui sera après moi.
2.19 Et qui sait s’il sera un sage ou un sot ? Et il sera maître de
tout mon travail auquel j’ai travaillé et dans lequel j’ai été sage
sous le soleil. Cela aussi est vanité.
2.20 Alors je me suis mis à faire désespérer mon coeur à l’égard de
tout le travail dont je me suis travaillé sous le soleil.
2.21 Car il y a tel homme qui a travaillé avec sagesse, et avec
connaissance, et avec droiture, et qui laisse [ce qu’il a acquis] à un
homme qui n’y a pas travaillé, pour être son partage. Cela aussi est
vanité et un grand mal.
2.22 Car qu’est-ce que l’homme a de tout son travail, et de la
poursuite de son coeur, dont il s’est tourmenté sous le soleil ?
2.23 Car tous ses jours sont douleur, et son occupation est chagrin ;
même la nuit son coeur ne repose pas. Cela aussi est vanité.
2.24 Il n’y a rien de bon pour l’homme que de manger et de boire, et de
faire jouir son âme du bien-être dans son travail. Et j’ai vu que cela
aussi vient de la main de Dieu.
2.25 Car qui peut manger, et qui peut jouir plus que moi ?
2.26 Car à l’homme qui est bon devant lui, [Dieu] donne sagesse et
connaissance et joie ; mais à celui qui pèche, il donne l’occupation de
rassembler et d’amasser, pour donner à celui qui est bon devant Dieu.
Cela aussi est vanité et poursuite du vent.
3.1 -Il y a un temps pour tout, un
temps pour toute chose sous les
cieux:
3.2 un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour
planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté;
3.3 un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre,
et un temps pour bâtir;
3.4 un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se
lamenter, et un temps pour danser;
3.5 un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des
pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des
embrassements;
3.6 un temps pour chercher, et un temps pour perdre; un temps pour
garder, et un temps pour jeter;
3.7 un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se
taire, et un temps pour parler;
3.8 un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la
guerre, et un temps pour la paix.
3.9 Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine?
3.10 J'ai vu à quelle occupation Dieu soumet les fils de l'homme.
3.11 Il fait toute chose bonne en son temps; même il a mis dans leur
coeur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir
l'oeuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin.
3.12 J'ai reconnu qu'il n'y a de bonheur pour eux qu'à se réjouir et à
se donner du bien-être pendant leur vie;
3.13 mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au
milieu de tout son travail, c'est là un don de Dieu.
3.14 J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y
a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin
qu'on le craigne.
3.15 Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène
ce qui est passé.
3.16 J'ai encore vu sous le soleil qu'au lieu établi pour juger il y a
de la méchanceté, et qu'au lieu établi pour la justice il y a de la
méchanceté.
3.17 J'ai dit en mon coeur: Dieu jugera le juste et le méchant; car il
y a là un temps pour toute chose et pour toute oeuvre.
3.18 J'ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l'homme, que Dieu
les éprouverait, et qu'eux-mêmes verraient qu'ils ne sont que des
bêtes.
3.19 Car le sort des fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux
un même sort; comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un
même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle; car
tout est vanité.
3.20 Tout va dans un même lieu; tout a été fait de la poussière, et
tout retourne à la poussière.
3.21 Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut, et si le
souffle de la bête descend en bas dans la terre?
3.22 Et j'ai vu qu'il n'y a rien de mieux pour l'homme que de se
réjouir de ses oeuvres: c'est là sa part. Car qui le fera jouir de ce
qui sera après lui?
3.1 Il y a une saison pour tout, et
il y a un temps pour toute affaire
sous les cieux.
3.2 Il y a un temps de naître, et un temps de mourir ; un temps de
planter, et un temps d’arracher ce qui est planté ;
3.3 un temps de tuer, et un temps de guérir ; un temps de démolir, et
un temps de bâtir ;
3.4 un temps de pleurer, et un temps de rire ; un temps de se lamenter,
et un temps de sauter de joie ;
3.5 un temps de jeter des pierres, et un temps d’amasser des pierres ;
un temps d’embrasser, et un temps de s’éloigner des embrassements ;
3.6 un temps de chercher, et un temps de perdre ; un temps de garder,
et un temps de jeter ;
3.7 un temps de déchirer, et un temps de coudre ; un temps de se taire,
et un temps de parler ;
3.8 un temps d’aimer, et un temps de haïr ; un temps de guerre, et un
temps de paix.
3.9 Celui qui agit, quel profit a-t-il de ce à quoi il travaille ?
3.10 J’ai vu l’occupation que Dieu a donnée aux fils des hommes pour
s’y fatiguer :
3.11 il a fait toute chose belle en son temps ; et il a mis le monde
dans leur coeur, de sorte que l’homme ne peut comprendre, depuis le
commencement jusqu’à la fin, l’oeuvre que Dieu a faite.
3.12 J’ai connu qu’il n’y a rien de bon pour eux, sauf de se réjouir et
de se faire du bien pendant leur vie ;
3.13 et aussi que tout homme mange et boive, et qu’il jouisse du
bien-être dans tout son travail : cela, c’est un don de Dieu.
3.14 J’ai connu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours ; il n’y
a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher ; et Dieu le fait, afin
que, devant lui, on craigne.
3.15 Ce qui est a déjà été, et ce qui est à venir est déjà arrivé, et
Dieu ramène ce qui est passé.
3.16 Et j’ai encore vu sous le soleil que, dans le lieu du
jugement, là il y avait la méchanceté, et que, dans le lieu de la
justice, là il y avait la méchanceté.
3.17 J’ai dit en mon coeur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car
il y a là un temps pour toute affaire et pour toute oeuvre.
3.18 J’ai dit en mon coeur : Quant aux fils des hommes [il en est
ainsi], pour que Dieu les éprouve, et qu’ils voient eux-mêmes qu’ils ne
sont que des bêtes.
3.19 Car ce qui arrive aux fils des hommes est aussi ce qui arrive aux
bêtes ; il y a pour tous un même sort : comme celle-ci meurt, ainsi
meurt celui-là ; et ils ont tous un même souffle, et l’homme n’a point
d’avantage sur la bête, car tout est vanité.
3.20 Tout va dans un même lieu, tout est de poussière, et tout retourne
à la poussière.
3.21 Qui est-ce qui connaît l’esprit des fils des hommes ? Celui-ci
monte-t-il en haut, et l’esprit de la bête descend-il en bas dans la
terre ?
3.22 Et j’ai vu qu’il n’y a rien de mieux [que ceci] : que l’homme se
réjouisse dans ce qu’il fait, car c’est là sa part ; car qui l’amènera
pour voir ce qui sera après lui ?
4.1 -J'ai considéré ensuite toutes
les oppressions qui se commettent
sous le soleil; et voici, les opprimés sont dans les larmes, et
personne qui les console! ils sont en butte à la violence de leurs
oppresseurs, et personne qui les console!
4.2 Et j'ai trouvé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les
vivants qui sont encore vivants,
4.3 et plus heureux que les uns et les autres celui qui n'a point
encore existé et qui n'a pas vu les mauvaises actions qui se commettent
sous le soleil.
4.4 J'ai vu que tout travail et toute habileté dans le travail n'est
que jalousie de l'homme à l'égard de son prochain. C'est encore là une
vanité et la poursuite du vent.
4.5 L'insensé se croise les mains, et mange sa propre chair.
4.6 Mieux vaut une main pleine avec repos, que les deux mains pleines
avec travail et poursuite du vent.
4.7 J'ai considéré une autre vanité sous le soleil.
4.8 Tel homme est seul et sans personne qui lui tienne de près, il n'a
ni fils ni frère, et pourtant son travail n'a point de fin et ses yeux
ne sont jamais rassasiés de richesses. Pour qui donc est-ce que je
travaille, et que je prive mon âme de jouissances? C'est encore là une
vanité et une chose mauvaise.
4.9 Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils retirent un bon salaire de
leur travail.
4.10 Car, s'ils tombent, l'un relève son compagnon; mais malheur à
celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever!
4.11 De même, si deux couchent ensemble, ils auront chaud; mais celui
qui est seul, comment aura-t-il chaud?
4.12 Et si quelqu'un est plus fort qu'un seul, les deux peuvent lui
résister; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement.
4.13 Mieux vaut un enfant pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé qui
ne sait plus écouter les avis;
4.14 car il peut sortir de prison pour régner, et même être né pauvre
dans son royaume.
4.15 J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil entourer
l'enfant qui devait succéder au roi et régner à sa place.
4.16 Il n'y avait point de fin à tout ce peuple, à tous ceux à la tête
desquels il était. Et toutefois, ceux qui viendront après ne se
réjouiront pas à son sujet. Car c'est encore là une vanité et la
poursuite du vent.
4.1 Et je me suis tourné, et j’ai
regardé toutes les oppressions qui se
font sous le soleil ; et voici les larmes des opprimés, et il n’y a
point pour eux de consolateur ! Et la force est dans la main de leurs
oppresseurs, et il n’y a point pour eux de consolateur !
4.2 C’est pourquoi j’estime heureux les morts qui sont déjà morts,
plutôt que les vivants qui sont encore vivants,
4.3 et plus heureux encore que tous les deux celui qui n’a pas encore
été, qui n’a pas vu le mauvais travail qui se fait sous le soleil.
4.4 Et j’ai vu tout le labeur et toute l’habileté dans le travail : que
c’est une jalousie de l’un contre l’autre. Cela aussi est vanité et
poursuite du vent.
4.5 Le sot se croise les mains, et mange sa propre chair.
4.6 Mieux vaut le creux de la main rempli, et le repos, que les deux
mains pleines, avec le travail et la poursuite du vent.
4.7 Et je me tournai, et je vis la vanité sous le soleil :
4.8 tel est seul sans qu’il y ait de second : il n’a pas non plus de
fils ni de frère, et il n’y a pas de fin à tout son labeur ; son oeil
n’est pas non plus rassasié par la richesse, et [il ne se dit pas] :
Pour qui donc est-ce que je me tourmente et que je prive mon âme de
bonheur ? Cela aussi est une vanité et une ingrate occupation.
4.9 Deux valent mieux qu’un ; car ils ont un bon salaire de leur
travail.
4.10 Car, s’ils tombent, l’un relèvera son compagnon ; mais malheur à
celui qui est seul, et qui tombe, et qui n’a pas de second pour le
relever !
4.11 De même, si l’on couche à deux, on a de la chaleur ; mais celui
qui est seul, comment aura-t-il chaud ?
4.12 Et si quelqu’un a le dessus sur un seul, les deux lui tiendront
tête ; et la corde triple ne se rompt pas vite.
4.13 Mieux vaut un jeune garçon pauvre et sage, qu’un roi vieux et sot
qui ne sait plus être averti.
4.14 Car il est sorti de la maison des prisonniers pour régner, lors
même qu’il est né pauvre dans son royaume.
4.15 J’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil, avec le
jeune garçon, le second, qui occupera sa place.
4.16 Il n’y a pas de fin à tout le peuple, à tous ceux qui ont été
devant eux ; cependant ceux qui viendront après ne se réjouiront point
en lui. Car cela aussi est vanité et poursuite du vent.
5.1 -(4:17) Prends garde à ton
pied, lorsque tu entres dans la maison
de Dieu; approche-toi pour écouter, plutôt que pour offrir le sacrifice
des insensés, car ils ne savent pas qu'ils font mal.
5.2 (5:1) Ne te presse pas d'ouvrir la bouche, et que ton coeur ne se
hâte pas d'exprimer une parole devant Dieu; car Dieu est au ciel, et
toi sur la terre: que tes paroles soient donc peu nombreuses.
5.3 (5:2) Car, si les songes naissent de la multitude des occupations,
la voix de l'insensé se fait entendre dans la multitude des paroles.
5.4 (5:3) Lorsque tu as fait un voeu à Dieu, ne tarde pas à
l'accomplir, car il n'aime pas les insensés: accomplis le voeu que tu
as fait.
5.5 (5:4) Mieux vaut pour toi ne point faire de voeu, que d'en faire un
et de ne pas l'accomplir.
5.6 (5:5) Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne
dis pas en présence de l'envoyé que c'est une inadvertance. Pourquoi
Dieu s'irriterait-il de tes paroles, et détruirait-il l'ouvrage de tes
mains?
5.7 (5:6) Car, s'il y a des vanités dans la multitude des songes, il y
en a aussi dans beaucoup de paroles; c'est
pourquoi, crains Dieu.
5.8 (5:7) Si tu vois dans une province le pauvre opprimé et la
violation du droit et de la justice, ne t'en étonne point; car un homme
élevé est placé sous la surveillance d'un autre plus élevé, et
au-dessus d'eux il en est de plus élevés encore.
5.9 (5:8) Un avantage pour le pays à tous égards, c'est un roi honoré
du pays.
5.10 (5:9) Celui qui aime l'argent n'est pas rassasié par l'argent, et
celui qui aime les richesses n'en profite pas. C'est encore là une
vanité.
5.11 (5:10) Quand le bien abonde, ceux qui le mangent abondent; et quel
avantage en revient-il à son possesseur, sinon qu'il le voit de ses
yeux?
5.12 (5:11) Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait peu ou
beaucoup à manger; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas
dormir.
5.13 (5:12) Il est un mal grave que j'ai vu sous le soleil: des
richesses conservées, pour son malheur, par celui qui les possède.
5.14 (5:13) Ces richesses se perdent par quelque événement fâcheux; il
a engendré un fils, et il ne reste rien entre ses mains.
5.15 (5:14) Comme il est sorti du ventre de sa mère, il s'en retourne
nu ainsi qu'il était venu, et pour son travail n'emporte rien qu'il
puisse prendre dans sa main.
5.16 (5:15) C'est encore là un mal grave. Il s'en va comme il était
venu; et quel avantage lui revient-il d'avoir travaillé pour du vent?
5.17 (5:16) De plus, toute sa vie il mange dans les ténèbres, et il a
beaucoup de chagrin, de maux et d'irritation.
5.18 (5:17) Voici ce que j'ai vu: c'est pour l'homme une chose bonne et
belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout
le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de
vie que Dieu lui a donnés; car c'est là sa part.
5.19 (5:18) Mais, si Dieu a donné à un homme des richesses et des
biens, s'il l'a rendu maître d'en manger, d'en prendre sa part, et de
se réjouir au milieu de son travail, c'est là un don de Dieu.
5.20 (5:19) Car il ne se souviendra pas beaucoup des jours de sa vie,
parce que Dieu répand la joie dans son coeur.
5.1 Prends garde à ton pied, quand
tu vas dans la maison de Dieu, et
approche-toi pour entendre, plutôt que pour donner le sacrifice des
sots ; car ils ne savent pas qu’ils font mal.
5.2 Ne te presse point de ta bouche, et que ton coeur ne se hâte point
de proférer une parole devant Dieu ; car Dieu est dans les cieux, et
toi sur la terre : c’est pourquoi, que tes paroles soient peu
nombreuses.
5.3 Car le songe vient de beaucoup d’occupations, et la voix du sot de
beaucoup de paroles.
5.4 Quand tu auras voué un voeu à Dieu, ne tarde point à l’acquitter ;
car il ne prend pas plaisir aux sots : ce que tu auras voué,
accomplis-le.
5.5 Mieux vaut que tu ne fasses point de voeu, que d’en faire un
et de ne pas l’accomplir.
5.6 Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis
point devant l’ange que c’est une erreur. Pourquoi Dieu se
courroucerait-il à ta voix, et détruirait-il l’oeuvre de tes mains ?
5.7 Car dans la multitude des songes il y a des vanités, et aussi dans
beaucoup de paroles ; mais crains Dieu.
5.8 Si tu vois le pauvre opprimé et le droit et la justice violentés
dans une province, ne t’étonne pas de cela ; car il y en a un qui est
haut au-dessus des hauts, [et] qui y prend garde et il y en a de plus
hauts qu’eux.
5.9 La terre est profitable à tous égards, le roi même est asservi à la
glèbe.
5.10 Celui qui aime l’argent n’est point rassasié par l’argent, et
celui qui aime les richesses ne l’est pas par le revenu. Cela aussi est
vanité.
5.11 Avec l’augmentation des biens, ceux qui les mangent augmentent
aussi ; et quel profit en a le maître, sauf qu’il les voit de ses yeux
?
5.12 Le sommeil est doux pour celui qui travaille, qu’il mange peu ou
beaucoup ; mais le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir.
5.13 Il y a un mal douloureux que j’ai vu sous le soleil : les
richesses sont conservées à leurs maîtres pour leur détriment,
5.14 - ou ces richesses périssent par quelque circonstance malheureuse,
et il a engendré un fils, et il n’a rien en sa main.
5.15 Comme il est sorti du ventre de sa mère, il s’en retournera nu,
s’en allant comme il est venu, et de son travail il n’emportera rien
qu’il puisse prendre dans sa main.
5.16 Et cela aussi est un mal douloureux, que, tout comme il est venu,
ainsi il s’en va ; et quel profit a-t-il d’avoir travaillé pour le vent
?
5.17 Il mange aussi tous les jours de sa vie dans les ténèbres et se
chagrine beaucoup, et est malade et irrité.
5.18 Voici ce que j’ai vu de bon et de beau : c’est de manger et de
boire et de jouir du bien-être dans tout le travail dont [l’homme] se
tourmente sous le soleil tous les jours de sa vie, que Dieu lui a
donnés ; car c’est là sa part.
5.19 Et encore tout homme auquel Dieu donne de la richesse et des
biens, et le pouvoir d’en manger et d’en prendre sa part, et de se
réjouir en son travail,.... c’est là un don de Dieu ;
5.20 car il ne se souviendra pas beaucoup des jours de sa vie ; car
Dieu lui a donné une réponse dans la joie de son coeur.
6.1 -Il est un mal que j'ai vu sous
le soleil, et qui est fréquent
parmi les hommes.
6.2 Il y a tel homme à qui Dieu a donné des richesses, des biens, et de
la gloire, et qui ne manque pour son âme de rien de ce qu'il désire,
mais que Dieu ne laisse pas maître d'en jouir, car c'est un étranger
qui en jouira. C'est là une vanité et un mal grave.
6.3 Quand un homme aurait cent fils, vivrait un grand nombre d'années,
et que les jours de ses années se multiplieraient, si son âme ne s'est
point rassasiée de bonheur, et si de plus il n'a point de sépulture, je
dis qu'un avorton est plus heureux que lui.
6.4 Car il est venu en vain, il s'en va dans les ténèbres, et son nom
reste couvert de ténèbres;
6.5 il n'a point vu, il n'a point connu le soleil; il a plus de repos
que cet homme.
6.6 Et quand celui-ci vivrait deux fois mille ans, sans jouir du
bonheur, tout ne va-t-il pas dans un même lieu?
6.7 Tout le travail de l'homme est pour sa bouche, et cependant ses
désirs ne sont jamais satisfaits.
6.8 Car quel avantage le sage a-t-il sur l'insensé? quel avantage a le
malheureux qui sait se conduire en présence des vivants?
6.9 Ce que les yeux voient est préférable à l'agitation des désirs:
c'est encore là une vanité et la poursuite du vent.
6.10 Ce qui existe a déjà été appelé par son nom; et l'on sait que
celui qui est homme ne peut contester avec un plus fort que lui.
6.11 S'il y a beaucoup de choses, il y a beaucoup de vanités: quel
avantage en revient-il à l'homme?
6.12 Car qui sait ce qui est bon pour l'homme dans la vie, pendant le
nombre des jours de sa vie de vanité, qu'il passe comme une ombre? Et
qui peut dire à l'homme ce qui sera après lui sous le soleil?
6.1 II y a un mal que j’ai vu sous
le soleil, et qui est fréquent parmi
les hommes :
6.2 il y a tel homme à qui Dieu donne de la richesse, et des biens, et
de l’honneur, et il ne manque rien à son âme de tout ce qu’il désire ;
et Dieu ne lui a pas donné le pouvoir d’en manger, car un étranger s’en
repaît. Cela est une vanité et un mal douloureux.
6.3 Si un homme engendre cent [fils], et qu’il vive beaucoup d’années,
et que les jours de ses années soient en grand nombre, et que son âme
ne soit pas rassasiée de bien, et aussi qu’il n’ait pas de sépulture,
je dis que mieux vaut un avorton que lui ;
6.4 car celui-ci vient dans la vanité, et il s’en va dans les ténèbres,
et son nom est couvert de ténèbres ;
6.5 et aussi il n’a pas vu et n’a pas connu le soleil : celui-ci a plus
de repos que celui-là.
6.6 Et s’il vivait deux fois mille ans, il n’aura pas vu la bonheur :
tous ne vont-ils pas en un même lieu ?
6.7 Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, et cependant son
désir n’est pas satisfait.
6.8 Car quel avantage le sage a-t-il sur le sot ? Quel [avantage] a
l’affligé qui sait marcher devant les vivants ?
6.9 Mieux vaut la vue des yeux que le mouvement du désir. Cela aussi
est vanité et poursuite du vent.
6.10 Ce qui existe a déjà été appelé de son nom ; et on sait ce qu’est
l’homme, et qu’il ne peut contester avec celui qui est plus fort que
lui.
6.11 Car il y a beaucoup de choses qui multiplient la vanité : quel
avantage en a l’homme ?
6.12 Car qui sait ce qui est bon pour l’homme dans la vie, tous les
jours de la vie de sa vanité, qu’il passe comme une ombre ? Et qui
déclarera à l’homme ce qui sera après lui sous le soleil ?
7.1 -Une bonne réputation vaut
mieux que le bon parfum, et le jour de
la mort que le jour de la naissance.
7.2 Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d'aller dans une
maison de festin; car c'est là la fin de tout homme, et celui qui vit
prend la chose à
coeur.
7.3 Mieux vaut le chagrin que le rire; car avec un visage triste le
coeur peut être content.
7.4 Le coeur des sages est dans la maison de deuil, et le coeur des
insensés dans la maison de joie.
7.5 Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d'entendre le chant
des insensés.
7.6 Car comme le bruit des épines sous la chaudière, ainsi est le rire
des insensés. C'est encore là une vanité.
7.7 L'oppression rend insensé le sage, et les présents corrompent le
coeur.
7.8 Mieux vaut la fin d'une chose que son commencement; mieux vaut un
esprit patient qu'un esprit hautain.
7.9 Ne te hâte pas en ton esprit de t'irriter, car l'irritation repose
dans le sein des insensés.
7.10 Ne dis pas: D'où vient que les jours passés étaient meilleurs que
ceux ci? Car ce n'est point par sagesse que tu demandes cela.
7.11 La sagesse vaut autant qu'un héritage, et même plus pour ceux qui
voient le soleil.
7.12 Car à l'ombre de la sagesse on est abrité comme à l'ombre de
l'argent; mais un avantage de la science, c'est que la sagesse fait
vivre ceux qui la possèdent.
7.13 Regarde l'oeuvre de Dieu: qui pourra redresser ce qu'il a courbé?
7.14 Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur,
réfléchis: Dieu a fait l'un comme l'autre, afin que l'homme ne découvre
en rien ce qui sera après lui.
7.15 J'ai vu tout cela pendant les jours de ma vanité. Il y a tel juste
qui périt dans sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge son
existence dans sa méchanceté.
7.16 Ne sois pas juste à l'excès, et ne te montre pas trop sage:
pourquoi te détruirais-tu?
7.17 Ne sois pas méchant à l'excès, et ne sois pas insensé: pourquoi
mourrais-tu avant ton temps?
7.18 Il est bon que tu retiennes ceci, et que tu ne négliges point
cela; car celui qui craint Dieu échappe à toutes ces choses.
7.19 La sagesse rend le sage plus fort que dix chefs qui sont dans une
ville.
7.20 Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien
et qui ne pèche jamais.
7.21 Ne fais donc pas attention à toutes les paroles qu'on dit, de peur
que tu n'entendes ton serviteur te maudire;
7.22 car ton coeur a senti bien des fois que tu as toi-même maudit les
autres.
7.23 J'ai éprouvé tout cela par la sagesse. J'ai dit: Je serai sage. Et
la sagesse est restée loin de moi.
7.24 Ce qui est loin, ce qui est profond, profond, qui peut
l'atteindre?
7.25 Je me suis appliqué dans mon coeur à connaître, à sonder, et à
chercher la sagesse et la raison des choses, et à connaître la folie de
la méchanceté et la stupidité de la sottise.
7.26 Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le coeur est
un piège et un filet, et dont les mains sont des liens; celui qui est
agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle.
7.27 Voici ce que j'ai trouvé, dit l'Ecclésiaste, en examinant les
choses une à une pour en saisir la raison;
7.28 voici ce que mon âme cherche encore, et que je n'ai point trouvé.
J'ai trouvé un homme entre mille; mais je n'ai pas trouvé une femme
entre elles toutes.
7.29 Seulement, voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les
hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours.
7.1 Mieux vaut une bonne renommée
que le bon parfum, et le jour de
la mort que le jour de la naissance.
7.2 Mieux vaut aller dans la maison de deuil, que d’aller dans la
maison de festin, en ce que là est la fin de tout homme ; et le vivant
prend cela à coeur.
7.3 Mieux vaut le chagrin que le rire, car le coeur est rendu meilleur
par la tristesse du visage.
7.4 Le coeur des sages est dans la maison de deuil, mais le coeur des
sots, dans la maison de joie.
7.5 Mieux vaut écouter la répréhension du sage, que d’écouter la
chanson des sots.
7.6 Car comme le bruit des épines sous la marmite, ainsi est le rire du
sot. Cela aussi est vanité.
7.7 Certainement, l’oppression rend insensé le sage, et le don ruine le
coeur.
7.8 Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mieux vaut un
esprit patient qu’un esprit hautain.
7.9 Ne te hâte pas en ton esprit pour t’irriter, car l’irritation
repose dans le sein des sots.
7.10 Ne dis pas : Comment se fait-il que les jours précédents ont été
meilleurs que ceux-ci ? car ce n’est pas par sagesse que tu t’enquiers
de cela.
7.11 La sagesse est aussi bonne qu’un héritage, et profitable pour ceux
qui voient le soleil ;
7.12 car on est à l’ombre de la sagesse [comme] à l’ombre de l’argent,
mais l’avantage de la connaissance, [c’est que] la sagesse fait vivre
celui qui la possède.
7.13 Considère l’oeuvre de Dieu, car qui peut redresser ce qu’il a
tordu ?
7.14 Au jour du bien-être, jouis du bien-être, et, au jour de
l’adversité, prends garde ; car Dieu a placé l’un vis-à-vis de l’autre,
afin que l’homme ne trouve rien [de ce qui sera] après lui.
7.15 J’ai vu tout [cela] dans les jours de ma vanité : il y a tel juste
qui périt par sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge [ses
jours] par son iniquité.
7.16 Ne sois pas juste à l’excès, et ne fais pas le sage outre mesure ;
pourquoi te détruirais-tu ?
7.17 Ne sois pas méchant à l’excès, et ne sois pas insensé ; pourquoi
mourrais-tu avant ton temps ? -
7.18 Il est bon que tu saisisses ceci et que tu ne retires point ta
main de cela ; car qui craint Dieu sort de tout.
7.19 La sagesse fortifie le sage plus que dix hommes puissants qui sont
dans la ville.
7.20 Certes, il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui ait fait le
bien et qui n’ait pas péché.
7.21 Aussi ne mets pas ton coeur à toutes les paroles qu’on dit, afin
que tu n’entendes pas ton serviteur te maudissant.
7.22 Car aussi ton coeur sait que bien des fois, toi aussi, tu as
maudit les autres.
7.23 J’ai éprouvé tout cela par la sagesse ; j’ai dit : Je serai sage ;
mais elle était loin de moi.
7.24 Ce qui a été est loin et très profond, qui le trouvera ?
7.25 Je me suis mis, moi et mon coeur, à connaître et à explorer et à
rechercher la sagesse et l’intelligence, et à connaître que la
méchanceté est sottise, et la folie, déraison;
7.26 et j’ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le coeur est
[comme] des filets et des rets, [et] dont les mains sont des chaînes :
celui qui est agréable à Dieu lui échappera, mais celui qui pèche sera
pris par elle.
7.27 Regarde ceci que j’ai trouvé, dit le prédicateur, [en examinant
les choses] une à une pour en trouver la raison,
7.28 ce que mon âme cherche encore et que je n’ai pas trouvé : j’ai
trouvé un homme entre mille, mais une femme entre elles toutes, je ne
l’ai pas trouvée.
7.29 Seulement, voici, j’ai trouvé que Dieu a fait l’homme droit ; mais
eux, ils ont cherché beaucoup de raisonnements.
8.1 -Qui est comme le sage, et qui
connaît l'explication des choses? La
sagesse d'un homme fait briller son visage, et la sévérité de sa face
est changée.
8.2 Je te dis: Observe les ordres du roi, et cela à cause du serment
fait à Dieu.
8.3 Ne te hâte pas de t'éloigner de lui, et ne persiste pas dans une
chose mauvaise: car il peut faire tout ce qui lui plaît,
8.4 parce que la parole du roi est puissante; et qui lui dira: Que
fais-tu?
8.5 Celui qui observe le commandement ne connaît point de chose
mauvaise, et le coeur du sage connaît le temps et le jugement.
8.6 Car il y a pour toute chose un temps et un jugement, quand le
malheur accable l'homme.
8.7 Mais il ne sait point ce qui arrivera, et qui lui dira comment cela
arrivera?
8.8 L'homme n'est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir, et
il n'a aucune puissance sur le jour
de la mort; il n'y a point de délivrance dans ce combat, et la
méchanceté ne saurait sauver les méchants.
8.9 J'ai vu tout cela, et j'ai appliqué mon coeur à tout ce qui se fait
sous le soleil. Il y a un temps où l'homme domine sur l'homme pour le
rendre malheureux.
8.10 Alors j'ai vu des méchants recevoir la sépulture et entrer dans
leur repos, et ceux qui avaient agi avec droiture s'en aller loin du
lieu saint et être oubliés dans la ville. C'est encore là une vanité.
8.11 Parce qu'une sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute
pas promptement, le coeur des fils de l'homme se remplit en eux du
désir de faire le mal.
8.12 Cependant, quoique le pécheur fasse cent fois le mal et qu'il y
persévère longtemps, je sais aussi que le bonheur est pour ceux qui
craignent Dieu, parce qu'ils ont de la crainte devant lui.
8.13 Mais le bonheur n'est pas pour le méchant, et il ne prolongera
point ses jours, pas plus que l'ombre, parce qu'il n'a pas de la
crainte devant Dieu.
8.14 Il est une vanité qui a lieu sur la terre: c'est qu'il y a des
justes auxquels il arrive selon l'oeuvre des méchants, et des méchants
auxquels il arrive selon l'oeuvre des justes. Je dis que c'est encore
là une vanité.
8.15 J'ai donc loué la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme
sous le soleil qu'à manger et à boire et à se réjouir; c'est là ce qui
doit l'accompagner au milieu de son travail, pendant les jours de vie
que Dieu lui donne sous le soleil.
8.16 Lorsque j'ai appliqué mon coeur à connaître la sagesse et à
considérer les choses qui se passent sur la terre, -car les yeux de
l'homme ne goûtent le sommeil ni jour ni nuit,
8.17 j'ai vu toute l'oeuvre de Dieu, j'ai vu que l'homme ne peut pas
trouver ce qui se fait sous le soleil; il a beau se fatiguer à
chercher, il ne trouve pas; et même si le sage veut connaître, il ne
peut pas trouver.
8.1 Qui est comme le sage ? et qui
sait l’explication des choses ? La
sagesse d’un homme illumine son visage, et l’arrogance de son visage en
est changée.
8.2 Je [dis] : Prends garde au commandement du roi, et cela à cause du
serment [fait] à Dieu.
8.3 Ne te presse pas de t’en aller de devant lui ; ne persévère point
dans une chose mauvaise ; car tout ce qu’il lui plaît, il le fait ;
8.4 parce que la parole du roi est une puissance, et qui lui dira : Que
fais-tu ?
8.5 Celui qui garde le commandement ne connaîtra aucun mal ; et le
coeur du sage connaît le temps et le jugement ;
8.6 car pour toute chose il y a un temps et un jugement.
8.7 Car la misère de l’homme abonde sur lui ; car il ne sait pas ce qui
adviendra ; car comment cela arrivera, qui le lui déclarera ?
8.8 Il n’y a point d’homme qui ait pouvoir sur l’esprit pour
emprisonner l’esprit, et il n’y a personne qui ait de la puissance sur
le jour de la mort, et il n’y a point de dispense dans une telle
guerre, et la méchanceté ne délivrera pas ceux qui la pratiquent.
8.9 J’ai vu tout cela, et j’ai appliqué mon coeur à toute oeuvre qui se
fait sous le soleil. Il est un temps où des hommes dominent sur des
hommes pour leur mal.
8.10 Et de même j’ai vu des méchants enterrés et s’en allant, mais ceux
qui avaient bien fait s’en allaient du lieu saint, et étaient oubliés
dans la ville. Cela aussi est vanité.
8.11 Parce que la sentence contre les mauvaises oeuvres ne s’exécute
pas immédiatement, à cause de cela le coeur des fils des hommes est au
dedans d’eux plein [d’envie] de faire le mal.
8.12 Bien que le pécheur fasse le mal cent fois et prolonge [ses
jours], je sais cependant que [tout] ira bien pour ceux qui craignent
Dieu, parce qu’ils craignent sa face ;
8.13 mais il n’y aura pas de bonheur pour le méchant, et il ne
prolongera pas [ses] jours, comme l’ombre, parce qu’il ne craint pas la
face de Dieu.
8.14 Il est encore une vanité qui a lieu sur la terre : c’est qu’il y a
des justes auxquels il arrive selon l’oeuvre des méchants, et il y a
des méchants auxquels il arrive selon l’oeuvre des justes. J’ai dit que
cela aussi est vanité.
8.15 Et j’ai loué la joie, parce qu’il n’y a rien de bon pour l’homme,
sous le soleil, que de manger et de boire et de se réjouir ; et c’est
ce qui lui demeurera de son travail durant les jours de sa vie que Dieu
lui donne sous le soleil.
8.16 Lorsque j’ai appliqué mon coeur à connaître la sagesse et à
regarder les choses qui se font sur la terre (car il y a tel homme qui,
ni jour ni nuit, ne voit le sommeil de ses yeux),
8.17 alors j’ai vu que tout [est] l’oeuvre de Dieu, [et] que l’homme ne
peut pas trouver l’oeuvre qui se fait sous le soleil : bien que l’homme
se travaille pour la chercher, il ne la trouve point ; et même si le
sage se propose de la connaître, il ne peut la trouver.
9.1 -Oui, j'ai appliqué mon coeur à
tout cela, j'ai fait de tout cela
l'objet de mon examen, et j'ai vu que les justes et les sages, et leurs
travaux, sont dans la main de Dieu, et l'amour aussi bien que la haine;
les hommes ne savent rien: tout est devant eux.
9.2 Tout arrive également à tous; même sort pour le juste et pour le
méchant, pour celui qui est bon et pur et pour celui qui est impur,
pour celui qui sacrifie et pour celui qui ne sacrifie pas; il en est du
bon comme du pécheur, de celui qui jure comme de celui qui craint de
jurer.
9.3 Ceci est un mal parmi tout ce qui se fait sous le soleil, c'est
qu'il y a pour tous un même sort; aussi le coeur des fils de l'homme
est-il plein de méchanceté, et la folie est dans leur coeur pendant
leur vie; après quoi, ils vont chez les morts. Car, qui est excepté?
9.4 Pour tous ceux qui vivent il y a de l'espérance; et même un chien
vivant vaut mieux qu'un lion mort.
9.5 Les vivants, en effet, savent qu'ils mourront; mais les morts ne
savent rien, et il n'y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire
est oubliée.
9.6 Et leur amour, et leur haine, et leur envie, ont déjà péri; et ils
n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil.
9.7 Va, mange avec joie ton pain, et bois gaiement ton vin; car dès
longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais.
9.8 Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne
manque point sur ta tête.
9.9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours
de ta vie de vanité, que Dieu t'a donnés sous le soleil, pendant tous
les jours de ta vanité; car c'est ta part dans la vie, au milieu de ton
travail que tu fais sous le soleil.
9.10 Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il
n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des
morts, où tu vas.
9.11 J'ai encore vu sous le soleil que la course n'est point aux agiles
ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux
intelligents, ni la faveur aux savants; car tout dépend pour eux du
temps et des circonstances.
9.12 L'homme ne connaît pas non plus son heure, pareil aux poissons qui
sont
pris au filet fatal, et aux oiseaux qui sont pris au piège; comme eux,
les fils de l'homme sont enlacés au temps du malheur, lorsqu'il tombe
sur eux tout à coup.
9.13 J'ai aussi vu sous le soleil ce trait d'une sagesse qui m'a paru
grande.
9.14 Il y avait une petite ville, avec peu d'hommes dans son sein; un
roi puissant marcha sur elle, l'investit, et éleva contre elle de
grands forts.
9.15 Il s'y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa
sagesse. Et personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre.
9.16 Et j'ai dit: La sagesse vaut mieux que la force. Cependant la
sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées.
9.17 Les paroles des sages tranquillement écoutées valent mieux que les
cris de celui qui domine parmi les insensés.
9.18 La sagesse vaut mieux que les instruments de guerre; mais un seul
pécheur détruit beaucoup de bien.
9.1 Car j’ai appliqué mon coeur à
tout cela, et pour examiner tout
cela, [savoir] que les justes et les sages, et leurs travaux, sont dans
la main de Dieu : l’homme ne connaît ni l’amour ni la haine. Tout est
devant eux.
9.2 Tout arrive également à tous : un même événement au juste et au
méchant, au bon et au pur, et à l’impur, à celui qui sacrifie et à
celui qui ne sacrifie pas ; comme l’homme de bien, ainsi le pécheur ;
celui qui jure, comme celui qui craint le serment.
9.3 C’est un mal dans tout ce qui se fait sous le soleil, qu’un même
événement arrive à tous ; et aussi le coeur des fils des hommes est
plein de mal, et la folie est dans leur coeur pendant qu’ils vivent ;
et après cela [ils vont] vers les morts.
9.4 Car pour celui qui est lié à tous les vivants il y a de l’espoir,
car un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort.
9.5 Car les vivants savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent
rien du tout ; et il n’y a plus pour eux de salaire, car leur mémoire
est oubliée.
9.6 Leur amour aussi, et leur haine, et leur envie, ont déjà péri, et
ils n’ont plus de part, à jamais, dans tout ce qui se fait sous le
soleil.
9.7 Va, mange ton pain avec joie, et bois ton vin d’un coeur heureux ;
car Dieu a déjà tes oeuvres pour agréables.
9.8 Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l’huile ne
manque pas sur ta tête.
9.9 Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, tous les jours de la
vie de ta vanité, qui t’a été donnée sous le soleil, tous les jours de
ta vanité ; car c’est là ta part dans la vie et dans ton travail auquel
tu as travaillé sous le soleil.
9.10 Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le selon ton pouvoir ;
car il n’y a ni oeuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse,
dans le shéol, où tu vas.
9.11 Je me suis tourné, et j’ai vu sous le soleil que la course
n’est point aux agiles, ni la bataille aux hommes forts, ni le pain aux
sages, ni les richesses aux intelligents, ni la faveur à ceux qui ont
de la connaissance ; car le temps et les circonstances les atteignent
tous.
9.12 Car aussi l’homme ne connaît pas son temps, comme les poissons qui
sont pris dans le filet de malheur, et comme les oiseaux qui sont pris
dans le piège : comme eux, les fils des hommes sont enlacés dans un
temps mauvais, lorsqu’il tombe sur eux subitement.
9.13 J’ai vu aussi cette sagesse sous le soleil, et elle a été grande
pour moi :
9.14 il y avait une petite ville, et peu d’hommes dedans ; et un grand
roi vint contre elle, et l’investit, et bâtit contre elle de grandes
terrasses ;
9.15 or il s’y trouva un homme pauvre [et] sage, qui délivra la ville
par sa sagesse ; mais personne ne se souvint de cet homme pauvre.
9.16 Et j’ai dit : Mieux vaut la sagesse que la force ; mais la sagesse
du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées.
9.17 Les paroles des sages sont écoutées dans la tranquillité, plus que
le cri de celui qui gouverne parmi les sots.
9.18 Mieux vaut la sagesse, que les instruments de guerre, et un seul
pécheur détruit beaucoup de bien.
10.1 -Les mouches mortes infectent
et font fermenter l'huile du
parfumeur; un peu de folie l'emporte sur la sagesse et sur la gloire.
10.2 Le coeur du sage est à sa droite, et le coeur de l'insensé à sa
gauche.
10.3 Quand l'insensé marche dans un chemin, le sens lui manque, et il
dit de chacun: Voilà un fou!
10.4 Si l'esprit de celui qui domine s'élève contre toi, ne quitte
point ta place; car le calme prévient de grands péchés.
10.5 Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, comme une erreur
provenant de celui qui gouverne:
10.6 la folie occupe des postes très élevés, et des riches sont assis
dans l'abaissement.
10.7 J'ai vu des esclaves sur des chevaux, et des princes marchant sur
terre comme des esclaves.
10.8 Celui qui creuse une fosse y tombera, et celui qui renverse une
muraille sera mordu par un serpent.
10.9 Celui qui remue des pierres en sera blessé, et celui qui fend du
bois en éprouvera du danger.
10.10 S'il a émoussé le fer, et s'il n'en a pas aiguisé le tranchant,
il devra redoubler de force; mais la sagesse a l'avantage du succès.
10.11 Si le serpent mord faute d'enchantement, il n'y a point
d'avantage pour l'enchanteur.
10.12 Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce; mais les
lèvres de l'insensé causent sa perte.
10.13 Le commencement des paroles de sa bouche est folie, et la fin de
son discours est une méchante folie.
10.14 L'insensé multiplie les paroles. L'homme ne sait point ce qui
arrivera, et qui lui dira ce qui sera après lui?
10.15 Le travail de l'insensé le fatigue, parce qu'il ne sait pas aller
à la ville.
10.16 Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les
princes mangent dès le matin!
10.17 Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre, et dont les
princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non
pour se livrer à la boisson!
10.18 Quand les mains sont paresseuses, la charpente s'affaisse; et
quand les mains sont lâches, la maison a des gouttières.
10.19 On fait des repas pour se divertir, le vin rend la vie joyeuse,
et l'argent répond à tout.
10.20 Ne maudis pas le roi, même dans ta pensée, et ne maudis pas le
riche dans la chambre où tu couches; car l'oiseau du ciel emporterait
ta voix, l'animal ailé publierait tes paroles.
10.1 Les mouches mortes font sentir
mauvais, elles font fermenter
l’huile du parfumeur ; [ainsi fait] un peu de folie, [à l’égard de]
celui qui est estimé pour sa sagesse et sa gloire.
10.2 Le coeur du sage est à sa droite, et le coeur du sot, à sa gauche
;
10.3 et même, quand l’insensé marche dans le chemin, le sens lui
manque, et il dit à chacun qu’il est un insensé.
10.4 Si l’esprit du gouverneur s’élève contre toi, ne quitte pas ta
place ; car la douceur apaise de grands péchés.
10.5 Il est un mal que j’ai vu sous le soleil, comme une erreur
provenant du gouverneur :
10.6 le manque de sens est placé dans de hautes dignités, et les riches
sont assis dans une position basse.
10.7 J’ai vu des serviteurs sur des chevaux, et des princes marchant
sur la terre comme des serviteurs.
10.8 Qui creuse une fosse y tombe ; et qui renverse une clôture, un
serpent le mord.
10.9 Qui remue des pierres en sera meurtri ; qui fend du bois se met en
danger.
10.10 Si le fer est émoussé, et que [celui qui l’emploie] n’en aiguise
pas le tranchant, il aura des efforts à faire ; mais la sagesse est
profitable pour amener le succès.
10.11 Si le serpent mord parce qu’il n’y a pas de charme, celui qui a
une langue ne vaut pas mieux.
10.12 Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce, mais les
lèvres d’un sot l’engloutissent.
10.13 Le commencement des paroles de sa bouche est folie, et la fin de
son discours est un mauvais égarement.
10.14 Et l’insensé multiplie les paroles : l’homme ne sait pas ce qui
arrivera ; et ce qui sera après lui, qui le lui déclarera ?
10.15 Le travail des sots les lasse, parce qu’ils ne savent pas aller à
la ville.
10.16 Malheur à toi, terre qui as pour roi un jeune garçon, et dont les
princes mangent dès le matin !
10.17 Bienheureuse toi, terre qui as pour roi le fils des nobles, et
dont les princes mangent au temps convenable, pour [réparer] leurs
forces, et non pour le [plaisir de] boire !
10.18 À cause de la paresse, la charpente s’affaisse ; et à cause des
mains lâches, la maison a des gouttières.
10.19 On fait un repas pour s’égayer, et le vin rend la vie joyeuse ;
mais l’argent répond à tout.
10.20 Ne maudis pas le roi, même dans ta pensée, et ne maudis pas le
riche dans la chambre où tu couches, car l’oiseau des cieux en
emporterait la voix, et ce qui a des ailes en divulguerait les paroles.
11.1 -Jette ton pain sur la
face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras;
11.2 donnes-en une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel
malheur peut arriver sur la terre.
11.3 Quand les nuages sont pleins de pluie, ils la répandent sur la
terre; et si un arbre tombe, au midi ou au nord, il reste à la place où
il est tombé.
11.4 Celui qui observe le vent ne sèmera point, et celui qui regarde
les nuages ne moissonnera point.
11.5 Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent, ni comment se
forment les os dans le ventre de la femme enceinte, tu ne connais pas
non plus l'oeuvre de Dieu qui fait tout.
11.6 Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta
main; car tu ne sais point ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et
l'autre sont également bons.
11.7 La lumière est douce, et il est agréable aux yeux de voir le
soleil.
11.8 Si donc un homme vit beaucoup d'années, qu'il se réjouisse pendant
toutes ces années, et qu'il pense aux jours de ténèbres qui seront
nombreux; tout ce qui arrivera est vanité.
11.9 (12:1) Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton coeur
à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de
ton coeur et selon les regards de tes yeux; mais sache que pour tout
cela Dieu t'appellera en jugement.
11.10 (12:2) Bannis de ton coeur le chagrin, et éloigne le mal de ton
corps; car la jeunesse et l'aurore sont vanité.
11.1 Jette ton pain sur la
face des eaux, car tu le trouveras après bien des jours.
11.2 Donne une portion à sept, et même à huit ; car tu ne sais pas quel
mal arrivera sur la terre.
11.3 Si les nuées sont pleines, elles verseront la pluie sur la terre ;
et si un arbre tombe, vers le midi ou vers le nord, à l’endroit où
l’arbre sera tombé, là il sera.
11.4 Celui qui observe le vent ne sèmera pas ; et celui qui regarde les
nuées ne moissonnera pas.
11.5 Comme tu ne sais point quel est le chemin de l’esprit, [ni]
comment [se forment] les os dans le ventre de celle qui est enceinte,
ainsi tu ne connais pas l’oeuvre de Dieu qui fait tout.
11.6 Le matin, sème ta semence, et, le soir, ne laisse pas reposer ta
main ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si tous les
deux seront également bons.
11.7 La lumière est douce, et il est agréable pour les yeux de voir le
soleil ;
11.8 mais si un homme vit beaucoup d’années, [et] se réjouit en toutes,
qu’il se souvienne aussi des jours de ténèbres, car ils sont en grand
nombre : tout ce qui arrive est vanité.
11.9 Réjouis-toi, jeune homme, dans ta jeunesse, et que ton coeur te
rende heureux aux jours de ton adolescence, et marche dans les voies de
ton coeur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que, pour
toutes ces choses, Dieu t’amènera en jugement.
11.10 Ôte de ton coeur le chagrin, et fais passer le mal loin de ta
chair ; car le jeune âge et l’aurore sont vanité.
12.1
-(12:3) Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta
jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années
s'approchent où tu diras: Je n'y prends point de plaisir;
12.2 (12:4) avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, la lune
et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie,
12.3 (12:5) temps où les gardiens de la maison tremblent, où les hommes
forts se courbent, où celles qui moulent s'arrêtent parce qu'elles sont
diminuées, où ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis,
12.4 (12:6) où les deux battants de la porte se ferment sur la rue
quand s'abaisse le bruit de la meule, où l'on se lève au chant de
l'oiseau, où s'affaiblissent toutes les filles du chant,
12.5 (12:7) où l'on redoute ce qui est élevé, où l'on a des terreurs en
chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où
la câpre n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa demeure
éternelle, et les pleureurs parcourent les rues;
12.6 (12:8) avant que le cordon d'argent se détache, que le vase d'or
se brise, que le seau se rompe sur la source, et que la roue se casse
sur la citerne;
12.7 (12:9) avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y
était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné.
12.8 (12:10) Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, tout est vanité.
12.9 (12:11) Outre que l'Ecclésiaste fut un sage, il a encore enseigné
la science au peuple, et il a examiné, sondé, mis en ordre un grand
nombre de sentences.
12.10 (12:12) L'Ecclésiaste s'est efforcé de trouver des paroles
agréables; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de
vérité.
12.11 (12:13) Les paroles des sages sont comme des aiguillons; et,
rassemblées en un recueil, elles sont comme des clous plantés, données
par un seul maître.
12.12 (12:14) Du reste, mon fils, tire instruction de ces choses; on ne
finirait pas, si l'on voulait faire un grand nombre de livres, et
beaucoup d'étude est une fatigue pour le corps.
12.13 (12:15) Écoutons la fin du discours: Crains Dieu et observe ses
commandements. C'est là ce que doit faire tout homme.
12.14 (12:16) Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de
tout ce qui est caché, soit bien, soit mal.
12.1
Et souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse, avant
que soient venus les jours mauvais, et avant qu’arrivent les années
dont tu diras : Je n’y prends point de plaisir ;
12.2 avant que s’obscurcissent le soleil, et la lumière, et la lune, et
les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie ;
12.3 au jour où tremblent les gardiens de la maison, et où se courbent
les hommes forts, et où chôment celles qui moulent, parce qu’elles sont
en petit nombre, et où ceux qui regardent par les fenêtres sont
obscurcis,
12.4 et où les deux battants de la porte se ferment sur la rue ; quand
baisse le bruit de la meule, et qu’on se lève à la voix de l’oiseau, et
que toutes les filles du chant faiblissent ;
12.5 quand aussi on craint ce qui est haut, et qu’on a peur sur le
chemin, et quand l’amandier fleurit, et que la sauterelle devient
pesante, et que la câpre est sans effet; (car l’homme s’en va dans sa
demeure des siècles, et ceux qui mènent deuil parcourent les rues ;)
12.6 - avant que le câble d’argent se détache, que le vase d’or se
rompe, que le seau se brise à la source, et que la roue se casse à la
citerne ;
12.7 et que la poussière retourne à la terre, comme elle y avait été,
et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné.
12.8 Vanité des vanités, dit le prédicateur ; tout est vanité !
12.9 Et de plus, parce que le prédicateur était sage, il a encore
enseigné la connaissance au peuple ; et il a pesé et sondé, [et] mis en
ordre beaucoup de proverbes.
12.10 Le prédicateur s’est étudié à trouver des paroles agréables ; et
ce qui a été écrit est droit, des paroles de vérité.
12.11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et les recueils,
comme des clous enfoncés : ils sont donnés par un seul pasteur.
12.12 Et de plus, mon fils, laisse-toi instruire par eux : à faire
beaucoup de livres, il n’y a point de fin, et beaucoup d’étude lasse la
chair.
12.13 Écoutons la fin de tout ce qui a été dit : Crains Dieu, et garde
ses commandements ; car c’est là le tout de l’homme,
12.14 car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, avec tout ce qui est
caché, soit bien, soit mal.